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Accompagnement et coaching des jeunes à la Mission locale de Moulins
Près de 22 % des jeunes sont au chômage en France et 1,5 millions des 16-25 ans poussent la porte d’une Mission locale chaque année. En 2016, le Gouvernement a mis en place un nouveau dispositif destiné aux jeunes en difficulté, confrontés à un risque d’exclusion professionnelle. Le « Parcours Contractualisé d’Accompagnement vers l’Emploi et l’Autonomie » (PACEA) a ainsi été lancé au 1er janvier 2017. « L’Accompagnement coaching des jeunes PACEA » mis en place par la Mission locale de Moulins fait partie de ce dispositif national. Sabine Dubessay, conseillère puis directrice de la Mission locale depuis 2016, revient sur cet accompagnement co-financé par le Fonds Social Européen.
Présentez-nous l’accompagnement mis en place par votre Mission locale…
Cet accompagnement, intégré dans le dispositif national « PACEA », a débuté en septembre 2017 et s’est poursuivi jusqu’au 31 décembre 2018. Notre objectif ? Accompagner 200 jeunes en difficulté. En l’espace de sept mois, 70 avaient déjà été accompagnés. Notre spécificité ? Le jeune est pris en compte dans sa globalité. Une conseillère suit individuellement chaque participant et l’aide à construire son parcours vers l’emploi et l’autonomie.
Quel est le profil des jeunes accompagnés ?
Ils ont entre 16 et 25 ans. Ce sont forcément des jeunes qui ont déjà formalisé un « Parcours Contractualisé d’Accompagnement vers l’Emploi et l’Autonomie ». Ils sont orientés par leur conseiller référent PACEA, soit parce qu’ils n’avancent pas dans leur parcours PACEA (manque de motivation…), soit parce qu’ils ont un blocage (peur d’aller à un entretien, de démarcher une entreprise…).
En quoi consiste le parcours proposé ?
La première phase est celle d’une évaluation personnalisée, le conseiller reçoit le jeune en entretien individuel. L’objectif est de faire le point sur ses envies et ses besoins. Ensuite, le jeune co-construit un plan d’actions qui intègre les ateliers thématiques auxquels il va participer. Ils concernent des domaines différents comme la mobilité, l’orientation, l’emploi (réponse à des offres d’emplois, visite d’entreprises, aide à la rédaction de lettres de motivation…). Ces ateliers sont organisés sur une base hebdomadaire et les jeunes peuvent y participer autant de fois qu’ils le souhaitent.
Le plan d’actions est un élément clé de l’accompagnement. Dites-nous en plus…
Il permet au jeune de se fixer un programme à suivre et de réaliser des actions (se rendre à un entretien d’embauche, postuler à des offres…) entre deux ateliers par exemple. On a vite réalisé que si l’on ne formalisait pas avec eux certaines actions, ils risquaient de toujours les repousser au lendemain… Les jeunes participent directement à la rédaction de ce plan d’actions.
La co-construction avec le jeune est au cœur du dispositif…
Le principe de cet accompagnement est de partir des désirs du jeune et de voir ce que l’on peut mettre en place pour l’aider à réaliser son projet. Le conseiller ne doit ni juger, ni obliger le jeune à aller dans telle ou telle voie. Il fait preuve d’une « écoute active ».
Qui assure cet accompagnement ?
Nos conseillers sont tous experts et spécialistes d’un domaine. Pour cet accompagnement, sont par exemple mobilisées une conseillère entreprise et une conseillère orientation et « ADVP » (Activation du Développement Vocationnel et Professionnel). Une conseillère à temps plein est par ailleurs chargée du coaching individuel.
Combien de temps dure cet accompagnement ?
En moyenne, il est de trois mois mais cela peut-être beaucoup plus court. Il s’arrête lorsque le jeune le décide et estime ne plus en avoir besoin. Le relais est ensuite donné au conseiller PACEA. L’objectif est de ne pas effrayer les jeunes et de ne pas repartir sur un engagement dans la durée, comme dans le cadre du PACEA.
Quels sont les premiers résultats ?
Il y a encore beaucoup à faire, mais sur l’ensemble de jeunes entrés dans le dispositif, 50 % sont en emploi ou en formation qualifiante. Ils sont par exemple employés dans des petits commerces, des grands groupes, dans des chantiers d’insertion…
Quelle est la force du dispositif ?
Nous avons la chance d’avoir un réseau d’employeurs très investi. Ils apportent leur regard sur un CV, participent à des simulations d’entretiens… Ils nous font confiance et nous sollicitent lorsqu’ils souhaitent embaucher. Le soutien de la Direccte Auvergne-Rhône-Alpes et notamment de la conseillère Lucie Montclaret est également d’une grande aide. La force de notre accompagnement est aussi d’assurer un suivi régulier des jeunes. La conseillère communique avec eux par SMS ou mail en dehors des séances de coaching. Elle peut aussi les accompagner à un entretien, leur apporter un retour détaillé…
Des améliorations seraient-elles possibles ?
L’action des Missions Locales est assez peu connue et la communication est encore trop faible. De plus, tout est encore très lié à des objectifs chiffrés. PACEA signifie « Parcours Contractualisé d’Accompagnement vers l’Emploi et l’Autonomie », or comment mesurer l’autonomie ? Cela reste difficile même si certains critères existent : avoir un moyen de transport, passer d’un logement précaire à un logement autonome ou encore posséder une couverture sociale et une mutuelle.
La troisième édition des Semaines nationales des Missions locales a eu lieu du 15 au 23 mars 2018, qu’avez-vous organisé à Moulins ?
Le thème de cette troisième édition était « Vers les métiers de demain ». Nous avons par exemple organisé des visites d’entreprises innovantes, une visite du Fab Lab de Moulins, des visites d’ateliers de coworking… Nous avons aussi organisé des simulations d’entretien Skype, très appréciées des jeunes !