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On en a parlé au Village FSE (4/4) : mieux accompagner les jeunes NEETs
En avril 2013, le Conseil de l’Union européenne adoptait la Recommandation (2013/C 120/01) sur l’établissement d’une Garantie pour la Jeunesse, par laquelle il invitait les Etats membres à « veiller à ce que tous les jeunes de moins de 25 ans se voient proposer un emploi de qualité, une formation, continue, un apprentissage ou un stage dans les quatre mois suivant la perte de leur emploi ou leur sortie de l’enseignement formel… ».
À la suite, des plans nationaux ont été adoptés par les Etats membres et une mobilisation spécifique, l’Initiative pour l’Emploi des Jeunes (IEJ), est venue en appui dans les régions les plus touchées par le chômage des jeunes. La France a choisi de se doter d’un Programme opérationnel spécifique national IEJ, adopté en juin 2014.
En France, l’objectif commun est d’articuler et de renforcer la mobilisation des leviers existants pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes selon leur éloignement du marché du travail. Il s’agit de progresser vers une offre intégrée et cohérente pour les jeunes en difficultés, en priorité les jeunes NEETs. De fait, des solutions de repérage, de prise en charge et d’accompagnement existent en partie mais ont besoin d’être complétées, renouvelées et surtout articulées entre elles pour assurer des parcours continus et suivis des jeunes vers la formation qualifiante, l’emploi durable et l’entrepreneuriat.
Evaluant l’impact des premiers résultats obtenus par l’IEJ, une étude1 réalisée par Capgemini et Asdo études à l’automne 2015 dresse un premier bilan encourageant de la stratégie de mise en œuvre de l’Initiative européenne pour la jeunesse en France en constatant un déploiement rapide de la quasi-totalité de l’enveloppe attribuée à la France (620 M€ de crédits européens), mêlant actions de formations, immersion en emploi et actions plus innovantes en termes d’accompagnement du parcours des jeunes vers l’emploi.
Comment les opérateurs engagés dans ces démarches, y compris les porteurs de projets de l’IEJ, répondent-ils aujourd’hui à l’enjeu crucial des partenariats entre opérateurs ? Quels sont les décloisonnements encore nécessaires ? Quels sont les nouveaux outils de repérage et de suivi à construire et à partager ? A l’occasion de la séquence « IEJ, Garantie européenne pour la Jeunesse : élargir les partenariats, mieux repérer, mieux accompagner » du lundi 5 décembre, le panel d’acteurs directement impliqué dans la mise en œuvre de ces démarches en France et en Europe apporte les premiers éléments de réponse.
Ecoutez en intégralité la séquence « Initiative pour l’Emploi des Jeunes, Garantie européenne pour la Jeunesse : élargir les partenariats, mieux repérer, mieux accompagner »
Les intervenants :
- François de LAVERGNE, Directeur associé, Europe et international, Groupe AMNYOS
- Mohamed HARFI, Chef de projet enseignement supérieur recherche et innovation, France Stratégie
- Caroline MECHIN, Adjointe à la Cheffe de Département - Cheffe du Pôle Europe & International, Département des Synthèses, DGEFP
- Vera WEISGERBER, Cheffe de projet Garantie pour la Jeunesse, Agence pour le développement de l'emploi (ADEM), Luxembourg
- Alexia MAVROS, Cheffe de projets, Direction services et développement, OPCALIA
- Ekaterina TRAVKINA, Analyste, Développement économique et création locale d'emplois (LEED), OCDE
- Myriam MESCLON-RAVAUD, Sous-directrice des Parcours d'accès à l'emploi, DGEFP
- Tina OLSSON LEANDER et Rebecca MOLIN, Cheffes de projet, municipalité d’Ånge, Suède
- France de LANGENHAGEN, Responsable du Pôle de lutte contre le décrochage scolaire, département Recherche, développement, innovation et expérimentation, Direction générale de l'enseignement scolaire
(1) Evaluation de l'impact du programme européen "Initiative pour l'emploi des jeunes" en 2015
Les premiers constats de l’étude Capgemini-Asdo en bref…
L’évaluation réalisée par Capgemini et Asdo à l’automne 2015 recense plus de 90 000 participants sur 500 opérations IEJ pour les 13 programmes opérationnels concernés en France fin décembre 2015. A fin octobre2016, ces chiffres sont respectivement de 215 000 et 750.
Pour parvenir à cette mise en œuvre rapide et massive, de nombreuses Direccte et conseils régionaux ont concentré les crédits sur des opérateurs déjà connus. Les Missions locales représentent ainsi en moyenne 33 % des opérations du Programme national IEJ, mais parfois 80 % des opérations dans certaines régions (Champagne-Ardenne, Auvergne, Picardie). Le programme régional de formation représente, quant à lui, 60 % des actions des conseils régionaux en moyenne. Mais plusieurs Direccte ont réussi à ouvrir l’IEJ à de nouveaux opérateurs, notamment pour cibler de nouveaux jeunes (mobilisation des acteurs de la santé, de la jeunesse et des sports, CCAS et associations, plateformes de repérage des NEETs).
L’évaluation signale également que l’ambition d’amélioration de la qualité de l’accompagnement (70 % des actions cofinancées) est atteinte avec des approches plus intensives et personnalisées mobilisant des ETP dédiés, avec de premiers résultats positifs : 38 % des participants en emploi à la sortie et 14 % en formation, soit 52 % de sortie « positive » (pour une cible de 29 %).
Pour autant, le rapport d’évaluation identifie des marges de progrès :
- améliorer l’articulation des actions et des opérateurs sur les territoires
- faire vivre une réelle logique de parcours du jeune
- articuler les possibilités de financement IEJ avec les stratégies de politique d’emploi des jeunes sur les territoires
Le repérage des jeunes NEETs apparaît enfin comme un champ d’actions qui mériterait d’être davantage développé.