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Discours sur l’état de l’Union 2018 : l’heure de la souveraineté européenne
Le 12 septembre dernier, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, prononçait son discours sur l'état de l'Union 2018 devant les membres du Parlement européen à Strasbourg. Le sujet phare de son allocution ? La nécessité pour l'Europe de renforcer sa souveraineté afin de pouvoir jouer un rôle de plus en plus influent sur la scène internationale.
En cohérence avec les objectifs fixés en 2017, dont notamment l’impulsion de construire ensemble une "Union plus unie, plus forte et plus démocratique", le discours du président Juncker s'est accompagné de 18 initiatives concrètes adoptées par la Commission européenne dans les domaines de la migration et des frontières, de la sécurité, des élections libres et sûres, du partenariat de l'Union européenne avec l'Afrique et de la place de l'UE sur la scène internationale. Ces propositions visent à produire des résultats positifs pour les citoyens d'ici au sommet de Sibiu (Roumanie) en mai 2019. Une autre échéance, peut-être encore plus significative est constituée par les élections européennes : « D'ici les élections européennes, nous devons démontrer que l'Europe peut surmonter les différences entre le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest, la gauche et la droite. L'Europe est trop petite pour se diviser, une fois par deux, une fois par quatre. », affirmait Jean-Claude Juncker.
L’essentiel des initiatives annoncées
- Sécurité : de nouvelles règles afin de retirer tout contenu à caractère terroriste de l'internet et permettant de renforcer la cybersécurité ; des mesures pour garantir des élections européennes libres et équitables ; un Parquet européen renforcé pour lutter contre le terrorisme transfrontières ;
- Migration et gestion des frontières : une Agence de l'Union européenne pour l'asile renforcée ; une politique européenne de retour plus solide et plus efficace ; migration légale ;
- L'Afrique et les investissements extérieurs : une nouvelle Alliance Afrique-Europe pour des emplois et des investissements durables ;
- Politique étrangère et de sécurité commune : renforcer l'efficacité du processus décisionnel ;
- Modifications des dispositions relatives à l'heure d'été : la Commission propose de mettre fin aux changements d'heure saisonniers ;
- Lutte contre le blanchiment d'argent : une surveillance renforcée.
L’emploi, un des leviers stratégiques de l’Europe
Quel est l'état de l'Union européenne aujourd'hui, en 2018 ? Dix ans après la crise économique et financière, l’Union n’en ressort que plus fortifiée. Elle a connu, par exemple, une croissance ininterrompue sur 21 trimestres. Par ailleurs, l'emploi reprend avec un bilan s’élevant à près de 12 millions d'emplois créés depuis 2014. « Jamais autant de personnes – 239 millions d'hommes et de femmes – n'ont été au travail en Europe. » Avec un taux s'élevant à 14,8 %, les jeunes restent néanmoins l’une des populations les plus touchées par le chômage. Si ce chiffre est bien évidemment très élevé, il convient de mentionner qu’il se situe à son plus bas niveau depuis l'an 2000. Dans ce sens, Jean-Claude Juncker met beaucoup d’espoir dans l’un des dispositifs phare de l’Union européenne : le programme Erasmus qu’il veut porter encore plus loin cette année. « Si nous voulons – et il faudra que nous le fassions – donner aux jeunes Européens la chance d'exploiter au maximum les possibilités offertes par un programme Erasmus qui mérite de disposer de plus de moyens de financement, il faudra que nous décidions de cette enveloppe – ainsi que d'autres enveloppes – avant les élections européennes. »