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Accompagnement des bénéficiaires du RSA aux usages du numérique
Sensibiliser les bénéficiaires du RSA aux usages d’Internet et du numérique. C’est un des axes qu’a voulu développer le Département de la Charente avec l’aide du Fonds Social Européen. Florent Gallardo, Chargé de développement pour le Département, a chapeauté ce projet de Sensibilisation et d’accompagnement des bénéficiaires du RSA aux usages d’internet et du numérique qui a duré 15 mois jusqu’à juin 2018. Rencontre.
En quoi consiste ce projet mis en place par le département de la Charente ?
Ce projet a été initié à la suite d’une étude de 2016 : comment les bénéficiaires du RSA s’approprient l’usage d’Internet et du numérique ? Après Pour aller plus loin Des ateliers Agilité Numérique : monter en compétences sur les usages et les outils numériques avoir identifié leur consommation, leurs usages, et leurs besoins, nous avons développé ce projet dans le but de les aider et de les accompagner.
Après avoir établi un cahier des charges, nous avons démarré une collaboration avec un prestataire spécialiste du numérique, Les Nouveaux Commerciaux. Après des réunions de sensibilisation auprès de 3 000 personnes, 200 bénéficiaires du RSA ont choisi l’accompagnement personnalisé avec cette entreprise de formation. Francis Senceber et son équipe ont eu pour mission de les faire monter en compétence et de leur permettre d’être autonomes pour l’accès à leurs droits.
Toutefois, ce projet avait pour public cible essentiellement les travailleurs indépendants, des bénéficiaires du RSA ayant une activité professionnelle et un support d’activité. Ces profils plus experts étaient donc également accompagnés dans l’objectif de créer de nouvelles opportunités d’emploi générées par Internet et le numérique.
Pourquoi avoir choisi ce public cible en particulier ?
Notre objectif était de permettre aux auto-entrepreneurs de développer leur activité et leur chiffre d’affaire dans l’optique de générer une nouvelle économie. Qui dit nouvelle économie, dit nouvelles opportunités d’emploi pour d’autres personnes n’ayant pas déjà une activité professionnelle ! Nous sommes d’ailleurs très heureux que ce projet ait permis à plusieurs personnes de sortir du dispositif RSA.
Il était essentiel pour nous de faire passer le message qu’il existe des options hors des cursus scolaires et universitaires, et que des formations rapides aux outils numériques, comme des certifications, peuvent servir de véritable point de départ à un projet professionnel.
Quelles ont été les principales étapes de ce projet ?
Nous avons d’abord voulu lancer un appel au plus grand nombre. C’est pourquoi nous avons envoyé 15 000 courriers aux bénéficiaires du département pour convier les personnes aux réunions de sensibilisation. Notre prestataire y a présenté sa plateforme de e-learning proposant plus de 1 500 formations en ligne, avec des cours allant de l’utilisation de la souris jusqu’à savoir comment utiliser une imprimante 3D.
Au total, il y a eu plus de 1 200 connexions à la plateforme, un véritable succès pour le projet ! La démarche a été davantage approfondie pour 200 d’entre eux qui ont choisi de bénéficier d’un accompagnement individuel. Les personnes suivies ont pu rencontrer les équipes des Nouveaux Commerciaux à plusieurs reprises afin d’élaborer et de mettre en place leur projet, comme de lancer un site Internet ou de proposer un service sur les réseaux sociaux.
Quelles sont les prochaines étapes du projet ?
Nous n’avions jamais réalisé de projet d’une telle ampleur puisqu’il nous a permis de rencontrer 3 000 usagers ! Lancé le 1er avril 2017, le projet s’est achevé 15 mois plus tard à la fin du mois de juin 2018.
Afin de poursuivre cette mobilisation, un projet d’étape est à l’étude. Celui-ci serait à l’attention des centres sociaux qui visent les primo-entrants. Chaque année dans le département de la Charente il y a 1 700 bénéficiaires du RSA qui rentrent nouvellement dans le dispositif. L’idée serait d’axer cette action sur ce type de public afin de proposer des parcours de médiation numérique et un accompagnement similaire à ce qui a été fait pour ce projet.
Qu’est-ce que le soutien du FSE vous a apporté ?
C’est un appui incontournable ! D’un point de vue financier, cela nous a permis de développer cette initiative à une échelle que nous n’aurions jamais pu atteindre sans le Fonds Social Européen. Pour faire simple, sans ce soutien du FSE de l’ordre de 50 % sur ce projet, nous n’aurions jamais pu réussir à sensibiliser 3 000 personnes ! Nous aurions pu toucher un public mais certainement plus à titre expérimental. Ce cofinancement nous a permis d’être novateur et de nous adresser à tout un département.