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Lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, au cœur du FSE

Analyse

Près d’une personne sur quatre dans l’Union européenne est touchée par le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. La lutte contre la pauvreté, problématique au coeur de l'action du FSE, est l’une des priorités de la Stratégie Europe 2020. Elle fixe un objectif de réduction du taux de pauvreté de 25 %. La France est particulièrement concernée avec environ 11 millions de pauvres (Insee, 2015), soit un taux de pauvreté atteignant 14,2 % de la population (Insee, 2015). Le gouvernement a présenté les premières lignes de son plan de lutte contre la pauvreté le 17 octobre 2017. L’objectif : réduire le nombre de personnes pauvres de 1,9 million. Pour rappel, selon les données Insee 2015, le seuil de pauvreté est fixé à 60 % du revenu national médian, soit 1 015 euros par mois pour une personne seule et 1 320 euros pour une famille monoparentale avec un enfant de moins de 14 ans.

L’emploi, porte d’entrée vers l’inclusion

37,6 % des demandeurs d’emploi sont considérés comme pauvres en 2015 (Insee). Bien que le lien entre pauvreté et chômage ne soit pas systématique, être sans emploi aujourd’hui accroit les risques d’exclusion et de pauvreté. C’est à ce défi que s’attaque en premier lieu le FSE en accompagnant les demandeurs d’emploi et les inactifs vers l’emploi, en s’appuyant sur le service public de l’emploi et notamment Pôle Emploi. Coaching personnalisé, soutien à l’entrepreneuriat, formations vers des métiers d’avenir… Le FSE fait de l’emploi la première marche vers l’inclusion. Néanmoins, cet accès à l’emploi n’est possible qu’en levant souvent un cumul de freins liés à des problèmes de mobilité, de santé, de garde d’enfants ou encore de mauvaise maîtrise des outils numériques. Ainsi, le FSE soutient de nombreuses initiatives telles que Wimoov, une plateforme de mobilité accompagnant les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la Ville, souvent enclavés, vers une mobilité autonome et durable. Autre exemple : à Rezé (Loire Atlantique), une micro-crèche, « Les castors », combine accompagnement socio-professionnel et garde d’enfants pour les familles en difficultés (familles monoparentales et/ou bénéficiaires de minima sociaux…).

Un accompagnement sur-mesure pour les chômeurs de longue durée…

Avant de pouvoir réintégrer le marché du travail, les demandeurs d’emploi de longue durée ont souvent besoin d’une période de transition. Ressourceries, ateliers et chantiers d’insertion… le FSE soutient ces structures d’insertion par l’activité économique pour les aider à retrouver le chemin de l’emploi. En conjuguant accompagnement social, sanitaire et professionnel, ces structures aident des personnes en rupture, jeunes placés en foyer, travailleurs handicapés, ex détenus… à se réinsérer progressivement et durablement dans la société.

1,63 milliards d’euros

En 2014-2020, plus de la moitié des crédits (56,5 %) du FSE sont concentrés sur la lutte contre la pauvreté et la promotion de l’inclusion, soit 1,63 milliards d’euros.

 

* Source : FSE 2015

...les jeunes

Jeunes décrocheurs scolaires, jeunes victimes de discrimination, peu ou pas qualifiés, jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la Ville… Plus de la moitié des personnes pauvres ont moins de 30 ans. Pour que la jeunesse ne soit pas synonyme de pauvreté et d’exclusion, le FSE porte une attention particulière à cette population et notamment aux jeunes NEET, étant ni en emploi, ni en études, ni en formation, en lien avec les acteurs du service public de l’emploi (Pôle Emploi, missions locales…). Ainsi, le FSE et l’Initiative Européenne pour la Jeunesse (IEJ) cofinancent la mise en place de parcours spécifiques d’insertion professionnelle, par les missions locales,  pour ces jeunes et soutiennent notamment la Garantie jeunes qui offre une première expérience professionnelle et un accompagnement personnalisé aux moins de 26 ans.

La Masterclass apprentissage : 6 semaines pour que les jeunes issus des QPV de Rouen découvrent des métiers de l’artisanat qui recrutent !

* Projet porté par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Seine-Maritime

… et les femmes

Les femmes, notamment les jeunes, sont également un public ciblé par le FSE. Avec un taux d’emploi de 64 % contre 76 % pour les hommes et un écart de salaire de 16,3 % entre hommes et femmes (Eurostat, 2015), ces dernières sont davantage touchées par la précarité et la pauvreté. En finançant des actions de formation destinées aux femmes, en leur permettant de combiner vie professionnelle et familiale, le FSE place l’égalité femmes/hommes au cœur de son action. Il soutient également des démarches visant à combattre les stéréotypes liés au genre à travers le soutien des initiatives comme MIX’TOUR, un projet accompagnant des jeunes femmes vers l’emploi, dans des secteurs professionnels considérés comme « masculins » souvent plus qualifiés et mieux rémunérés.

La lutte contre la pauvreté après 2020 ?

Pour renforcer son action, l’Union européenne a proclamé un socle européen des droits sociaux le 17 novembre dernier qui incite tous les Etats membres à améliorer leur politique sociale. Par ailleurs, dans le cadre de la définition des politiques européennes post 2020, la Commission européenne, les Etats membres et les collectivités locales se mobilisent actuellement sur la question de la pauvreté. Le cadre d’intervention devrait être rendu plus lisible et plus efficace par un ciblage plus fin au profit des territoires les plus fragiles, des populations les plus vulnérables et des thématiques répondant aux enjeux de transition.

Parallèlement à cette réflexion européenne, la France s’interroge sur l’efficacité des dispositifs d’insertion nationaux. Le rapport Donnons-nous les moyens de l’inclusion a été remis par le président du Groupe SOS, Jean-Marc Borello, le 16 janvier 2018. Soulignant que « personne n’est inemployable », il préconise un triptyque emploi/formation/accompagnement pour favoriser l’insertion professionnelle de tous. Ces travaux tant à l’échelle nationale qu’européenne permettront de guider la future politique européenne de cohésion et d’orienter l’action du FSE après 2020.

Des programmes comme les Emplois francs, les Parcours emploi compétences ou bien le Plan investissement compétences (PIC) ont déjà été mis en place au niveau national. Ce dernier vise à former un million de jeunes peu qualifiés et un million de demandeurs d’emploi de longue durée faiblement qualifiés et à transformer en profondeur l’offre de formation.  

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