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Un dispositif pour soutenir les emplois dans le domaine du vin et de la vigne
Connaissez-vous bien les métiers du vin ? Caviste, tractoriste… Le programme VITA Bourgogne a été développé afin de valoriser les métiers salariés de la vigne et du vin, les formations pour y accéder et les offres d’emploi des professionnels de Bourgogne. Ce projet est cofinancé par le Fonds social européen dans le cadre du programme opérationnel national « Emploi et Inclusion » 2014-2020. Laure-Anne Godek, Responsable communication pour la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne (CAVB) et Coordinatrice du programme nous en dit plus. Rencontre.
Qu’est-ce que le programme VITA Bourgogne ? Comment cette initiative a-t-elle été mise en place ?
VITA Bourgogne est un programme de valorisation, de communication et de facilitation qui vise à faire connaître les métiers salariés de la vigne et du vin en Bourgogne et particulièrement ceux qui sont liés à la production du vin. L’objectif est aussi de faire connaître les formations et les organismes de formation partenaires qui permettent d’accéder à ces métiers. Enfin, c’est un programme qui permet aux candidats de postuler directement aux offres d’emploi en ligne déposées directement par les professionnels de la filière.
Ce site contient en effet une plateforme de multidiffusion des offres d’emploi pour les professionnels de la filière et un outil de gestion des candidatures pour faciliter les recrutements. Nous y publions aussi des actualités et des informations liées à la filière autour notamment des démarches de ressources humaines ou bien d’actions gouvernementales qui facilitent l’emploi ou la formation, le plan « 1 jeune, 1 solution » par exemple.
Initialement, VITA Bourgogne a été développé à la demande des professionnels du secteur. En effet, les deux familles de la filière, la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne (CAVB) et l’Union des Maisons de Vin de Grande Bourgogne (UMVGB), sont partis d’un même constat : « nous avons des opportunités d’emploi mais nous ne trouvons pas de candidats. » On aborde le sujet avec humour en parlant notamment de « guerre du tractoriste ». Aussi, avec la collaboration et le soutien financier du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) nous avons voulu travailler ensemble pour répondre à ce besoin.
Nous avons procédé à un travail de réflexion et, depuis plus de 3 ans, nous avons invité les organismes de formation de la région, les Opérateurs de compétences (Opco) et tous les acteurs de l’emploi autour d’une même table pour organiser une coordination des actions. Avec en tête un seul objectif : rétablir le lien entre les acteurs du secteur et créer une co-construction de programmes de formation, des initiations aux métiers de la filière Vigne et Vin pour faciliter une entrée dans ces professions.
Nous avons mené une enquête des besoins de la filière en avril 2019 qui a permis de projeter que 700 postes durables sont à pourvoir sur la Bourgogne viticole, majoritairement sur six métiers en tension : Salarié·e viticole, Tractoriste, Caviste, Opérateur·trice de maintenance, Salarié·e d’embouteillage et de conditionnement et de Salarié·e administratif·ve spécialisé·e viti-viniculture.
Nous avons donc décidé de partir à la rencontre du grand public et nous avons fondé VITA Bourgogne suite à ce second constat : la grande méconnaissance des métiers de la filière vigne et Vin, même au cœur de notre région. Beaucoup de personnes n’osent pas non plus se lancer dans le métier par peur d’être un « non-initié ».
Quel a été le rôle du Fonds social européen dans cette initiative ?
Il a été très important ! Après la première phase de coordination autour des formations, puis l’étude de l’environnement et des besoins, nous avons élaboré un cahier des charges pour monter ce programme à 360 degrés.
Le BIVB nous a immédiatement suivis, accompagnés et financés à plus de 40% sur l’année 2020. Le FSE a accueilli le projet avec enthousiasme, finançant le projet à plus de 45 % sur cette même année. La Région Bourgogne Franche-Comté nous soutient également en finances et en Communication. Sans ces actes de confiance, nous n’aurions pas pu lancer le programme en 2020, ni le site Internet le 1er septembre dernier.
Le FSE a apprécié la démarche positive et inclusive que constitue le programme : en effet, VITA Bourgogne s’adresse à tous les âges et tous les horizons !
Nous souhaitons toucher tout ceux qui s’intéressent à la filière viticole de près ou de loin. Pour ce faire, nous présentons sur notre site web des fiches métiers téléchargeables, des vidéos sur les métiers, des informations sur les formations et les coordonnées des organismes qui les dispensent pour faciliter la mise en lien. Nous communiquons intensément sur les réseaux sociaux pour faire connaitre le programme. Nous avons également mis en place une hotline par téléphone et une adresse mail dédiée afin de répondre aux questions, orienter les candidats et professionnels. L’objectif est double : satisfaire les besoins en salariés de la filière et offrir des postes au plus grand nombre !
Quel est l’impact de ce programme et avez-vous déjà noté des premiers résultats ?
L’impact est important, nous mesurons déjà les résultats et avons beaucoup d’espoir ! Deux mois après la mise en ligne du site nous avions déjà plus de 13 000 visiteurs, plus de 140 professionnels ont créé leur espace « recruteur ». Au total, 124 offres d’emplois ont été publiées, plus de 1 200 candidatures déposées et près de 100 candidatures spontanées. Nous estimons qu’il y aurait eu 16 embauches déjà grâce au dispositif et nous avons des retours positifs des professionnels comme des candidats.
Nous avons désormais en moyenne, dix candidats par offre d’emploi ! On se dit que le programme fonctionne et permet une optimisation de la visibilité et de l’efficience des offres d’emploi qui sont publiées via l’outil de multidiffusion.
Pour l’instant il est important pour nous de continuer le déploiement du programme en région, d’améliorer les outils grâce aux retours de nos utilisateurs, et garder le lien notamment virtuellement pendant le confinement.
Les fondations de ce dispositif ce sont les partenariats, avec les organismes de formation, les collectivités, les institutions départementales ou régionales, les Opco, Pôle Emploi, les structures d’insertion et de réinsertion… Nous allons continuer à tisser les liens sur l’ensemble du territoire bourguignon, à créer un maillage, afin de toucher un public très large.
Nous avons également hâte de pouvoir reprendre les activités évènementielles pour retrouver le contact direct une fois que le contexte sanitaire nous le permettra.