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Remobiliser des jeunes autour du monde du travail avec TEAME
Le projet « TEAME », pour « Travail Entrepreneurial Accompagné pour la Mise en Emploi », a été mis en place par la Plateforme I du Groupe SOS. Depuis 2017, il remobilise des jeunes éloignés de l’emploi ou de l’école autour d’un challenge : créer une entreprise coopérative éphémère. Un bon moyen pour ceux qu’on appelle les Teamers de se reconnecter avec le monde du travail. Rencontre avec Hélène Tholoniat, cheffe de projet TEAME.
En quoi consiste ce projet cofinancé par le Fonds Social Européen ?
Il s’agit d’un programme développé pour des jeunes de 16 à 25 ans qui ne sont ni en formation, ni en emploi, appelés les NEET (acronyme utilisé pour désigner des jeunes de 15-24 ans sans emploi, et qui ne sont ni en études ni en formation – vient de l’anglais « Neither in Employment nor in education or training »). L’idée est de les mobiliser et de faciliter leur réinsertion professionnelle. Aussi, nous proposons un parcours sur une période de trois mois pour des groupes de huit à douze jeunes.
Le concept s’appuie sur le serious game (de l’anglais « jeu sérieux »), une méthode pédagogique qui met les jeunes en situation. Cette simulation bien réelle, de créer une entreprise éphémère collective, leur permet de développer des compétences sociales et créatives, que l’on appelle également « soft skills », qu’ils pourront ensuite valoriser pour leur propre projet professionnel.
Ces jeunes doivent eux-mêmes gérer cette entreprise pendant les trois mois du programme puisque chacun d’eux a un rôle bien défini et participe activement à la gestion quotidienne de l’activité. Quatre jours par semaine, de 10h à 16h, ils doivent développer leur idée en groupe. Les jeunes qui intègrent le programme ont souvent perdu la motivation et sont généralement des personnes prises en charge par la Protection sociale de l’enfance, l’Aide sociale à l’enfance ou la Protection judiciaire de la jeunesse, par exemple.
Notre objectif est de s’appuyer sur cette aventure collective ainsi que sur le cadre entrepreneurial pour leur permettre d’être autonomes dans leurs prises de décisions et de se familiariser avec les codes du monde du travail. Pour les aider, les jeunes sont accompagnés de coordinateurs et de coachs professionnels, et des visites d’entreprise et des rencontres avec des acteurs du secteur sont également organisées. À l’issue des trois mois, la société ferme ses portes mais leur propre projet personnel et professionnel évolue. Les sujets abordés avec les coachs et les coordinateurs se transforment en pistes concrètes comme une formation, un apprentissage ou un bien emploi. Pour aller plus loin 
On en a parlé au Village FSE (4/4) : mieux accompagner les jeunes NEETs
Les objectifs principaux de TEAME demeurent de stimuler la motivation du jeune, lui permettre de développer des compétences clés par la suite valorisables sur le marché du travail et, en parallèle, construire un projet professionnel en vue de sa réinsertion.
Comment le programme s’organise-t-il ?
Nous organisons, avant toute chose, des séances d’informations collectives destinées aux jeunes directement dans les établissements dans lesquels ils se trouvent (Mission Locale, association, PJJ…). Nous menons également des séances d’informations pour les professionnels afin de les sensibiliser au programme.
Les sessions de TEAME sont déterminées dès le début de l’année. Pour 2019, la première session s’est déroulée de début février à fin avril, la prochaine est prévue à la mi-mai jusqu’à fin juillet, et la suivante débutera à l’automne pour se terminer en décembre. Concrètement, le programme s’articule autour de cinq grandes étapes.
Les trois premières semaines sont consacrées à la cohésion et à la création d’une idée phare pour l’entreprise. La première semaine est composée d’ateliers dédiés à la cohésion de groupe, la deuxième semaine est, elle, tournée vers les interactions : des rencontres avec des professionnels et des sorties créatives. La troisième semaine est axée sur la prise de décision pour la concrétisation du projet d’entreprise, les jeunes bénéficient également de différents ateliers comme pour la prise de parole en public. Cet exercice les prépare à « l’inauguration », qui marque le démarrage de leur projet éphémère !
La quatrième étape est celle de la mise en action qui se déroule sur près de huit semaines. Les jeunes doivent mettre en œuvre leurs idées et être en autonomie pour gérer leur entreprise. Ils se répartissent les rôles, certains préfèrent les ressources humaines, d’autres, la communication ou encore l’aspect financier. Les coordinateurs restent présents pour les guider et mettre en évidence les compétences que chacun développe progressivement.
Enfin, la dernière étape a lieu pendant la 12ème semaine du parcours et permet de valoriser ces compétences. Chacun prépare son « passeport de compétences » et la cérémonie de clôture. Nous leur décernons un diplôme TEAME devant tous les intervenants, les partenaires, les équipes éducatives et l’écosystème du parcours !
L’aventure ne s’arrête pas forcément là puisque l’accompagnement se poursuit au-delà des trois mois, si besoin est. Le coach peut continuer à les aider dans leurs recherches de formations ou d’entreprises pendant les trois mois suivants.
Quelles sont les prochaines étapes de TEAME ?
Notre objectif est de renforcer notre ancrage sur les territoires d’Ile-de-France où nous sommes déjà présents. Nous souhaitons développer nos partenariats afin d’offrir un maillage territorial idéal pour les jeunes et créer une véritable logique dans leur parcours.
Nous souhaitons également formaliser les outils que nous avons mis en place dès le mois de mars 2017. En deux ans, nous avons développé de nouvelles méthodes pédagogiques qu’il est temps de formaliser afin de continuer à les appliquer dans les TEAME à venir.
Enfin, nous souhaitons diversifier les profils de jeunes que l’on recrute, et lancer une campagne de sensibilisation et de recrutement sur les réseaux sociaux.
Qu’est-ce que le soutien du Fonds Social Européen vous a apporté ?
Le soutien du Fonds Social Européen nous a permis de financer la majorité des sessions TEAME depuis mars 2017 ! Par exemple, la session qui se déroule actuellement au Pré-Saint-Gervais, en Seine-Saint-Denis, est financée à 92 % par le FSE.
La version pilote du programme était initialement proposée à Paris. Mais le soutien du FSE nous a permis d’aller au-delà de la phase pilote et d’enrichir ce que nous avions commencé à développer. C’est un soutien incontournable.
