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POP School : une inclusion professionnelle 2.0 pour les jeunes NEET

05.03.2018 Actualités

Florette Eymenier est originaire du sud de la France, mais c’est au nord, à Valenciennes, qu’elle lance en 2015 l’aventure POP School. Cette école propose aux jeunes NEET (étant ni en étude, ni en formation, ni en emploi) une formation aux métiers du numérique. Financée par l’Initiative pour l’Emploi des Jeunes, dans le cadre du FSE, POP School Valenciennes a formé plus d’une centaine de jeunes depuis ses débuts. 

Formée à l’Institut national de l’audiovisuel et à l’école des Gobelins, Florette Eymenier a rapidement touché aux nouvelles technologies. Egalement intéressée par la formation, elle ouvre, en 2013, l’antenne d’une école d’infographie et de design à Lille.

J’ai vu des élèves très motivés mais obligés de s’endetter sur plusieurs années pour financer leur formation, regrette-t-elle.

Elle décide alors de voir ce qui se fait ailleurs en matière d’expérimentation sociale dans le domaine des nouvelles technologies. Inspirée par des initiatives comme Simplon, POP School voit finalement le jour en septembre 2015. Labellisée Grande Ecole du Numérique, POP School se définit comme un organisme de formation en impact social dans les métiers émergents du numérique.

C’est précis et ça dit tout de suite que la dimension sociale est dans notre ADN, souligne sa fondatrice. La formation de Valenciennes est gratuite, qualifiante et s’adresse aux jeunes NEET, sans prérequis de diplôme. Pour rejoindre POP School, la motivation est le critère principal. Les élèves s’engagent à être là tous les jours et doivent s’investir à fond, prévient Florette Eymenier. Ils doivent aussi passer des tests d’apprentissage du code en ligne. Une fois admis, ils suivent une formation intensive de six mois, dont deux en stage.

POP School fonctionne sur un « mode projet ». Les élèves travaillent sur des projets réels et aident les entreprises à réaliser leur site ou à développer une application.

Cela permet aux entreprises de tester la fiabilité des élèves, de leur faire confiance avant de les embaucher, assure sa présidente. La formation est validée par un titre professionnel du Ministère du Travail de niveau 3, équivalent à un BAC + 2.  POP School forme au métier de développeur web,mais pas uniquement, précise Florette

Eymenier, fière de voir sa structure grandir. L'écolese développe sur le territoire des Hauts-de-France : à Saint-Omer, Maubeuge, Saint-Quentin et Lens. Une formation au métier de « Data Security Helper », répondant aux nouveaux défis en matière de cyber sécurité, est par exemple proposée à Maubeuge. La POP School de Saint-Quentin, elle, forme au métier d’ « IoT Maker ».

Ce sont des gens qui vont sur le terrain et qui agissent dans les domaines de la « e-agriculture », de la « e-mobilité », explique Florette Eymenier, bilingue en langage numérique. 

Atout de POP School, son ancrage territorial. Valenciennes Métropole a cru au projet et a pris le risque de nous accompagner, avec l’aide du FSE, souligne la présidente de l’école. Convaincre les entreprises de prendre en stage nos participants n’est pas difficile, ajoute-t- elle. Les organisations sont demandeuses. Le fort turn-over fait qu’il y a une pénurie de développeurs, explique-t-elle. 

Chiffres à l’appui, Florette Eymenier, présente avec fierté ses résultats : 60% des jeunes  sont placés sur des emplois en CDI et CDD et le taux de reprise d’étude est d’environ 10%.

Nous avons aussi des créations d’entreprises et une dizaine de personnes inscrites en indépendant, se réjouit sa présidente. Un seul regret, seulement 25% de femmes parmi les participants. On aimerait monter à 35%; ce n’est pas facile, mais ça viendra, assure Florette Eymenier.

Maintenir la gratuité de la formation est compliqué, avoue la dirigeante. Le fonds européen, comme le FSE, nous aident à répondre à cette ambition première.

Car pour sa fondatrice, POP School est un véritable projet de société. On rencontre des jeunes extraordinaires, hyper motivés, qui ne décrochent pas, même quand les formations sont ultra pointues. Il y a de vraies pépites parmi ces jeunes gens !

Primée lors du Trophée des initiatives FSE 2016, l’aventure POP School continue. Ambitions pour 2018 : développer des référentiels dématérialisés en ligne, faire de la R&D dans le domaine de la réalité virtuelle...

POP School se dit pionnier, il faut le rester, conclut la présidente de cette belle école du numérique.

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