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Paroles d'experts : entretien sur l’évaluation d’impact du FSE en France

23.12.2019 Rencontres FSE

Comment est évalué l’impact du FSE en France ? Pierre Ralle, Président du Comité de pilotage de l’évaluation du FSE, revient sur cette question en nous éclairant sur l’organisation du processus évaluatif, ses enjeux et les enseignements tirés pour la période 2014-2020.

Les travaux d’évaluation sont menés pour déterminer l’efficacité et l’efficience du FSE et de l’IEJ. Ce qui signifie : identifier l’impact des projets cofinancés sur la trajectoire des personnes accompagnées. S’ajoute à cet enjeu, la prise en compte de priorités transversales européennes (égalité femmes/hommes, innovation sociale, travailleurs en situation d’handicap etc.).

La mise en œuvre de l’évaluation du FSE en France

L’évaluation est une obligation pour l’ensemble des pays membres de la Commission européenne..

En France, la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) au sein du ministère du Travail conçoit et pilote l’ensemble des travaux de suivi et d’évaluation du FSE et de l’IEJ pour les crédits gérés par l’Etat. L’évaluation des programmes opérationnels régionaux relève des Régions.

Un autre acteur intervient : le Comité de pilotage de l’évaluation du FSE (CopilEval), composé de représentants des institutions parties prenantes du FSE et de l’IEJ (Départements, Régions, Direccte, PLIE, Commission européenne, partenaires sociaux, ARF, ADF…), des experts de l’évaluation issus des différents ministères associés ou d’autres institutions (OCDE, Igas, France Stratégie, Pôle emploi…) et du monde académique (économistes universitaires ou chercheurs).

Le CopilEval a pour mission d’éclairer la DGEFP sur le suivi de la performance et l’évaluation, notamment à travers l’analyse d’indicateurs de réalisation et de résultats, d’études qualitatives et d’enquêtes.

Il contribue également à la réflexion méthodologique de la DGEFP qu’elle partage ensuite avec les autres États membres. L’évaluation joue un rôle majeur en termes de transparence et de compréhension de l’intervention des politiques publiques de l’emploi, de la formation et de l’inclusion.

Pour Pierre Ralle, « il est essentiel de coordonner les travaux d’évaluation de la partie Etat du FSE et ceux de la partie des Conseils régionaux car aujourd’hui, dans une région donnée, une personne peut bénéficier du FSE par les deux canaux et on n’en a aucune idée. Il faudrait donc réaliser l’évaluation de l’ensemble du FSE en commun ».
 

“ Les acteurs du FSE ont deux types d’éléments à leur disposition : d’une part les études évaluatives réalisées et d’autre part les avis rendus par le comité de pilotage de l’évaluation.” Pierre RalleÉconomiste et Président du Comité de pilotage du FSE

Les enseignements de l’évaluation

Si les travaux d’évaluation pour la période 2014-2020 sont toujours en cours, plusieurs éléments sont déjà établis sur le profil des bénéficiaires et l’impact du FSE sur leurs trajectoires professionnelles et sociales :

2,5 M

de participants ont été accompagnés par un projet cofinancé FSE (Etat) entre 2014 et 2019, les ¾ dans le cadre d’une initiative d’insertion et de lutte contre la pauvreté.

500 000

Plus de 500 000 jeunes NEET (ni en emploi, ni en formation, ni en études) ont été soutenus par des actions cofinancées IEJ en quatre ans. 

42%

Six mois après la fin de leur accompagnement, 42 % des personnes qui étaient auparavant chômeurs ou inactifs ont (re)trouvé un emploi.

Selon Pierre Ralle, ces travaux d’évaluation donnent plusieurs enseignements :

  1. améliorer la compréhension des situations individuelles et des trajectoires en examinant l’ensemble du parcours et non une situation à un instant T  ;
  2. questionner, pour les plus jeunes, la notion de « ni-ni » (ni en emploi, ni en formation) qui n’est pas toujours pertinente et opérationnelle
  3. consacrer plus de moyens aux personnes les plus âgées. 

Retour sur l'évaluation du FSE, avec Pierre Ralle

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