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Faire du numérique un véritable levier d’inclusion professionnelle et sociale
L’ambition de Frédéric Bardeau, directeur de Simplon ? Faire du numérique un véritable levier d’insertion sociale et professionnelle. Mission accomplie : ce réseau de fabriques numériques, présent dans 14 pays différents, a formé près de 5000 personnes éloignées de l’emploi aux métiers du numérique depuis 2013.
Pour Frédéric Bardeau, « le numérique permet de changer la vie des gens ». Cet entrepreneur social, passionné du numérique et diplômé en sciences et sociologie politiques, lance Simplon en 2013, avec deux de ses anciens étudiants. Inspirée des modèles américains, leur idée est de créer une école du numérique proposant des formations gratuites s’adressant aux personnes les plus éloignées de l’emploi. Ces formations ne nécessitent aucun prérequis technique et appliquent une méthode pédagogique active où la mise en pratique et le co-apprentissage de pair à pair sont valorisés.
La première formation a démarré en septembre 2013, à Montreuil, avec une promotion de 30 apprenants. Depuis, Simplon a formé plus de 4800 personnes aux métiers du numérique (développeurs web, codeurs, programmateurs informatiques…). « Pénurie de compétences dans le numérique, mobilisation et soutien de financements publics, naissance d’une génération spontanée de projets d’inclusion sociale… Nous avons bénéficié d’un alignement des planètes », raconte Frédéric Bardeau, pour expliquer le succès de Simplon.
Depuis six ans, Simplon affiche une moyenne de 75% de sorties positives, dont 62% en emploi, dont 42% de CDI, et 13% de sorties en formation. Entre 5 et 7% de ses apprenants sont même recrutés dans le cadre du programme SimplonProd, une agence web solidaire qui propose des prestations numériques aux associations, entreprises et collectivités.
« Le modèle économique de Simplon est hybride », explique son directeur. Divers fonds publics et privés sont mobilisés, notamment ceux de la formation professionnelle. Cette école du numérique a également bénéficié de financements européens tels que du FSE national et du FSE régional dans le cadre des ITI (Investissement territorial intégré) touchant les quartiers prioritaires de la politique de la ville.
Ces financements permettent à Simplon de diversifier son offre et d’allier formation professionnelle et intégration des publics encore peu représentés dans le numérique : les non-diplômés, les personnes originaires de quartiers prioritaires, de zones rurales et des territoires d’Outre-mer, les personnes en situation de handicap, les femmes…
« Notre défi quotidien ? Convaincre que le numérique n’est pas réservé à des hommes, jeunes, geeks ou fans de jeux vidéo », résume Frédéric Bardeau. Simplon s’appuie notamment sur le service public de l’emploi, les Missions Locales, les Réseaux d’éducation populaire ou encore les médias locaux pour faire connaitre son offre et attirer des personnes éloignées de l’emploi et des circuits classiques de la formation professionnelle. « Le syndrome de l’imposteur est encore très présent », regrette son directeur. Si 82% des apprenants sont des demandeurs d’emploi, la part des femmes est encore trop faible (34%). La majorité des apprenantes sont en reconversion professionnelle. « Nous devons aller plus loin en permettant à des femmes non diplômées et éloignées de l’emploi de rejoindre nos formations », ajoute Frédéric Bardeau.
Depuis 2013, Simplon s’est déployé en France mais aussi à l’international. Ce modèle d’école du numérique réunit aujourd’hui 72 fabriques, en propre ou en réseau de franchise, réparties dans 14 pays. « Notre objectif est que la méthode Simplon bénéficie au plus grand nombre de personnes possible pour que le numérique soit un véritable levier d’inclusion professionnelle et sociale », conclut son directeur.