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Avec Start-up de territoire, créons les emplois de demain !

05.09.2018 Rencontres FSE

« Voir grand, commencer petit, aller vite », telle est la devise de « Start-up de territoire ». Née en 2016, cette dynamique met en mouvement l’ensemble des acteurs d’un territoire pour faire émerger de nouveaux projets et de nouveaux emplois en réponse aux besoins locaux. Cinq start-ups ont déjà vu le jour sur le bassin de Romans et Valence. Les territoires de Bordeaux, Figeac, Lille, Lons-le-Saunier et Strasbourg ont rejoint l’aventure. La prochaine étape ? Déployer le concept sur plus de 100 territoires. Christophe Chevalier, PDG du Groupe Archer, à l’origine du concept, revient sur cette démarche expérimentale et innovante, qui fait confiance aux territoires et à ses habitants pour inventer les emplois de demain.

Comment est née Start-up de territoire ?

Start-up est la quatrième phase de développement du Groupe Archer. On a démarré en tant qu’association de solidarité à Romans-sur-Isère, une ville confrontée au chômage et à la pauvreté suite à l’effondrement de l’industrie de la chaussure en 1987. On a continué à développer des outils d’insertion par l’activité économique mais on préparait les gens à des emplois qui n’existaient pas.

Et alors, qu’avez-vous entrepris ?

En 2005, on a décidé de faire du développement économique : monter des dispositifs pour retenir des activités qui auraient pu se délocaliser, relancer une activité de la chaussure à travers la marque « Made in Romans »tout cela dans le cadre d’un pôle territorial de coopération économique (PTCE). En 2015, notre groupe, avec plus de 500 salariés ETP, était l’un des principaux employeurs du bassin de Romans et Valence. Mais le chômage n’avait pas disparu… Notre idée, avec Start-up de territoire : mobiliser tout un territoire pour créer, ensemble, les emplois de demain.

Le territoire est au cœur de la dynamique, pouvez-vous nous en dire plus…

Start-up de territoire c’est passer d’un lieu où on coopère, de type PTCE, à un lieu qui fait coopérer tous les acteurs d’un territoire pour créer de nouveaux emplois : étudiants, retraités, salariés, chefs d’entreprise… tous s’impliquent. C’est une vraie rupture dans la manière de faire du développement économique. Une soirée où l’on discute des emplois possibles, ça n’est pas une soirée Start-up. La différence ? Nous on cherche le concret : la création d’emplois répondant aux besoins du territoire.

Quelles sont les grandes étapes de la dynamique Start-up de territoire ?

La première étape consiste à « labourer » le terrain ; on rencontre les acteurs locaux et on détermine quels sont les besoins et les grandes thématiques du territoire. Il s’agit ensuite de communiquer et d’inviter les habitants à participer à la grande soirée créative. Puis, il faut consolider les idées et en faire de véritables projets. En moins d’un an, chaque équipe, épaulée par deux co-animateurs, construit un modèle économique, élabore une stratégie marketing… Enfin, on arrive à la dernière phase : le lancement des projets !

La soirée créative est un moment clé de la démarche…

C’est un moment festif, où tout le monde « a la pêche » et est encouragé à s’exprimer. Les spécialistes doivent nous donner, non pas les solutions, mais l’énergie pour les trouver. Au cours de ces soirées, il y a trois types d’ateliers, rassemblant une dizaine de personnes :

  • les ateliers « émergence », pour partager ses idées et répondre aux enjeux du territoire ;
  • les ateliers « accélération » permettant de booster les projets locaux qui ne décollent pas ;
  •  les ateliers « essaimage » pour partager et enrichir les projets déjà existants.

Une fois les projets lancés, votre mission est-elle terminée ?

Initialement, on pensait que notre mission s’arrêterait là mais, sollicités par les porteurs de projets, nous continuons à les épauler. Il nous arrive par exemple de prendre des participations, toujours minoritaires, dans leur projet.

Aujourd’hui six territoires sont impliqués dans la dynamique… quels liens existent-ils entre eux ?

Start-up de territoire est née à Romans mais très vite Bordeaux, Figeac, Lille, Lons-le-Saunier et Strasbourg nous ont rejoint. Je crois que cela serait une erreur de dire que le Groupe Archer a tout inventé seul dans son coin. On a lancé un concept mais il a été co-construit dès le départ et c’est ce qui fait que les six territoires s’en emparent. La magie s’opère entre territoires mais aussi entre projets. Parfois positionnés sur les mêmes thèmes, ils se rencontrent et s’enrichissent mutuellement. Les liens sont techniques, financiers et amicaux !

Des premiers résultats ?

Cinq projets ont déjà vu le jour à Romans : Sneak-up pour la fabrication de chaussures en caoutchouc recyclé, VoisiWATT une coopérative de panneaux solaires entre particuliers ou encore Food Lab, un lieu de transformation alimentaire pour lutter contre le gaspillage et mettre en valeur les produits du territoire… Il y a un fort besoin de trouver des solutions à des problèmes dont on parle depuis des années et qui minent le tissu social, et je crois que Start-up met les gens en mouvement par rapport à tout ça.

Comment est financée la dynamique ?

Chaque territoire a son mode de fonctionnement et de financement. La plupart d'entre eux bénéficient d'un co-financement européen via le Fonds Social Européen. Néanmoins, la communauté d’agglomération Valence Romans joue un rôle majeur et ce, depuis le début. La CCI nous aide également : quatre personnes intègrent dans leur fonction une journée de développement de Start-up, soit l’équivalent d’un temps plein et demi. D’autres territoires, comme Strasbourg, mobilisent davantage les entreprises et fondations. Très rapidement, une petite quarantaine de projets va se développer et on va avoir besoin d’un peu d’aide, pour des questions matérielles, pour animer la démarche… L’idée est de diversifier nos sources de financements et de s’ouvrir à de nouveaux dispositifs.

Quels sont les prochains défis à relever ?

On continue d’apprendre notre nouveau métier, celui d’accompagnateur de projet. Avec Start-up, mais aussi notre espace de coworking et l’école de l’Entrepreneuriat, tout est mis en œuvre pour que les projets avancent.

L’innovation sociale, au cœur de la dynamique Start-up de territoire, est également un thème clé pour le gouvernement qui a présenté son accélérateur d’innovation sociale et l’initiative French Impact en ce début d’année 2018…

Nous sommes très attentifs à cette démarche et c’est réciproque. Christophe Itier, haut-commissaire à l’ESS sera d’ailleurs présent à la soirée créative du 29 mars. Nous en sommes encore au stade des discussions mais Start-up devrait jouer un rôle dans le développement de cet accélérateur, notamment concernant la mobilisation des territoires…

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