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L’innovation sociale, au service de l’emploi
L’innovation sociale vise à apporter des réponses inventives à des besoins sociaux non satisfaits en mobilisant et en associant tous les acteurs concernés publics et privés. Le FSE joue un rôle clé dans le soutien et la diffusion de ces innovations.
Avec 24 % de jeunes sans emploi, 10 millions de personnes touchées par la crise du logement, 20 % de la population active confrontée à des problèmes de mobilité… les défis économiques et sociaux de la France sont multiples. L’innovation sociale, en s’attaquant à des besoins non ou mal satisfaits et en mobilisant l’ensemble des acteurs concernés, est une des clés pour expérimenter de nouvelles solutions. Comment ? Via le soutien que le FSE accorde à ces projets « créateurs d’emplois et de cohésion sociale », mais aussi en contribuant à l’essaimage de ces innovations sociales sur les territoires.
L’Union européenne, au travers de la Stratégie Europe 2020 soutient activement le développement de l'innovation sociale comme vecteur d’une croissance intelligente, durable et inclusive. Le Fonds social européen, et demain le FSE +, est un levier financier au service des dispositifs innovants qui assurent des niveaux élevés d'emploi, de formation et d’inclusion sociale. Il est également inscrit dans les priorités du socle européen des droits sociaux.
L’Europe, le FSE et le FSE + et la combinaison des réflexions et actions avec des interventions de soutien d’initiative au niveau national, régional et local, se conjuguent pour faire émerger des solutions qui relèvent de l’innovation sociale. Découvrons cette approche transversale.
L’innovation sociale : comment la définir ?
S'il existe plusieurs définitions, l’Avise (Agence d’ingénierie pour développer l’Economie sociale et solidaire) caractérise l'innovation sociale comme une réponse à un besoin social non ou mal satisfait mal ou peu satisfait dans tous les secteurs : alimentation, mobilité, énergie, habitat, environnement, santé… L’innovation peut combiner plusieurs dimensions et avoir une intensité variable : de l’amélioration de l’existant à la création en passant par la transformation.
L’innovation développe ainsi de nouvelles réponses face aux enjeux existants, parfois spécifiques à un territoire : un taux de chômage particulièrement élevé, une filière économique à développer, une crise du logement, la nécessité de désenclaver un quartier… Un des points fort de l’innovation sociale, c’est aussi le décloisonnement et l’implication de tous les acteurs : publics comme privés, entreprises de l’ESS ou acteurs de l’économie classique, élus et citoyens, associations… Du diagnostic à la mise en œuvre du projet, en passant par la co-construction de solutions, tous s’impliquent.
Pour un autre accompagnement, avec le FSE
Parfois, (re)trouver un emploi ne suffit pas. C’est pourquoi les projets cofinancés FSE combinent une approche transversale : prises en compte des questions de mobilité et de territoires, soutien psychologique, aide au logement ou encore accompagnement santé. Les actions sont également repensées et adaptées aux publics, selon leurs spécificités et leurs besoins, en replaçant le bénéficiaire comme acteur et dans une relation d’intermédiation entre une structure qui accompagne et les employeurs.
-Levier pour l’action : adapter et repenser une action en fonction d’un public spécifique, en partant de ses besoins. Initiative soutenue par le FSE : La Fabrique du numérique de Gonesse propose par exemple aux jeunes décrocheurs de la ville une formation aux métiers émergents du digital. Une formation innovante au sens où elle contourne les codes académiques classiques en offrant aux jeunes sans diplôme l’opportunité de travailler sur des projets concrets et utiles à leur territoire, tout en acquérant des compétences.
[Pour aller plus loin, consultez « Des ateliers Agilité Numérique : monter en compétences sur les usages et les outils numériques »]
-Levier pour l’action : créer de nouvelles activités, en réponse à des enjeux locaux, et de nouveaux emplois. Dans le Jura, l’initiative « j’aime mes bouteilles » a cherché à réduire l’impact environnemental sur le territoire des bouteilles de vin utilisées en mettant en place un système de consigne locale et de recyclage. L’initiative rassemble aujourd’hui une dizaine d’acteurs : producteurs de vin, laveurs de bouteille, magasins d’alimentation, entreprise d’insertion… Avec 50 000 bouteilles récupérées et plus de 4 tonnes de CO2 évitées en 2017, le projet a vocation à créer de nouveaux emplois locaux non délocalisables pour faire vivre cette filière de revalorisation des bouteilles sur tout le département du Jura.
-Levier pour l’action : Lever les freins à l’emploi en adaptant le mode de garde aux emplois du territoire. Initiative financée par le FSE : Le projet Loustic Service est née d’une demande sur le territoire d’Haute Cornouaille : beaucoup de parents travaillent dans le milieu agro-alimentaire, hospitalier et dans les services à la personne où les emplois du temps sont en décalé. La Communauté de Communes de Haute Cornouaille a alors mis en place un service de garde d'enfants à domicile sur des horaires atypiques, 7 jours sur 7. Découvrez le projet.
-Levier pour l’action : oeuvrer à la fois pour l’insertion sociale et le recyclage. Initiative soutenue : En Picardie, l’association D.E.FI.T.H 60 s’appuie sur des procédés innovants de recyclage de déchets électroniques pour mettre sur le chemin de l’emploi des personnes handicapées en grande précarité. En savoir plus ici.
-Levier pour l’action : essaimer les démarches d’innovation sociale. Initiative cofinancée: le Groupe Archer. Sa démarche « start-up de territoire » qui consiste à partir des besoins et des défis locaux identifiés par tous les acteurs d'un territoire, afin de faire émerger des solutions entrepreneuriales et créatrices d’emplois. Née à Romans-sur-Isère, l’initiative est désormais présente dans cinq autres territoires : Bordeaux, Figeac, Lille, Lons-le-Saunier et Strasbourg. Des liens se tissent entre territoires et entre projets, favorisant ainsi la création d’emplois et la pérennité des start-ups créées.
Changement d’échelle
Soutenir l’innovation sociale c’est aussi encourager la prise de risque, l’expérimentation de nouvelles solutions et contribuer à les faire connaître pour qu’elles renouvellent profondément l’action publique. Le Fonds Social Européen soutient déjà de nombreux projets socialement innovants
Le changement d’échelle d’un acteur social est le processus par lequel la structure cherche à préserver ou à maximiser son impact social, donc à mieux répondre aux besoins sociaux que l'on traite, en renforçant son organisation ou en s’appuyant sur son écosystème. C'est un processus long et complexe.
Pour répondre à ce besoin, l’Avise a développé un guide à destination des dirigeants des structures d’utilité sociale et de leurs équipes, mais aussi des acteurs de l’accompagnement et du financement, donnant des clés pour comprendre et réussir le changement d’échelle des entreprises sociales. Réalisée avec le soutien de la Caisse des Dépôts et du FSE, cette publication vise à éclairer la notion de changement d’échelle et porte un objectif pratique : celui de faciliter le passage à l’action. De la diversification à la coopération, en passant par la duplication, la fertilisation et la fusion, elle décrypte les différentes stratégies pour changer d’échelle et leurs conditions de réussite.
Focus sur des initiatives cofinanceés FSE qui ont entamé un changement d’échelles :
-Wimoov
Wimoov est une association pionnière de la mobilité inclusive en France. L’axe prioritaire de ses actions est de sensibiliser et d’accompagner tous les publics, notamment ceux en difficulté, vers une mobilité autonome et respectueuse de l'environnement. Née en Ile-de-France, l’association a maintenant 27 bureaux appelés « plateformes de mobilité » dans des territoires urbains, péri-urbains et ruraux, afin de recevoir les personnes et de leur proposer un accompagnement individualisé. Elle bénéficie d’un financement FSE dans le cadre de son projet de changement d’échelle pour la création d'un espace en ligne sur la plateforme Wimoov, afin de permettre un accompagnement renforcé grâce au numérique.
-egraines : Depuis 2006, cette association éduque au développement durable, à travers diverses actions pédagogiques, essentiellement destinées aux populations des quartiers prioritaires de la ville et des zones rurales. Elle bénéficie d’un financement FSE dans le cadre de son projet de déploiement du mouvement associatif e-graine sur l'ensemble du territoire métropolitain, avec la création d’une association régionale par région et 12 antennes régionales.
- Solivers est une Société coopérative d'intérêt collectif créée pour mutualiser les moyens des Entreprises apprenantes de Molsheim. Les Entreprises adaptées et d'insertion hébergées proposent des prestations dans les secteurs des métiers de bouche et de l'entretien des espaces verts. Solivers bénéficie d’un financement FSE dans le cadre du déploiement de son projet ZERO BARRIER, un dispositif d'inclusion professionnelle qui vise à favoriser l'accès des personnes en situation d'handicap ou de bas niveau de qualification à la certification de droit commun. L’objectif soutenu est d’outiller le déploiement au niveau national, et dans un premier temps sur 4 régions cibles (Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de-France, Bourgogne-Franche Comté), sur un modèle de coopération avec des partenaires commerciaux locaux.