Vous êtes ici

Accompagner les publics exclus du marché du travail vers l'autonomie et l'emploi

Analyse

Au cours des rencontres organisées pendant le Village FSE, les intervenants et le public ont échangé sur ce qui, au cœur de la stratégie et des engagements du FSE, permettrait d’enclencher une sortie durable de la pauvreté. L’accompagnement des publics dits « exclus du marché du travail » doit les mener vers l’autonomie et l’emploi. Comment les acteurs tentent-ils, sur le terrain, de relever ce défi ?

Personnes en situations de pauvreté. De qui parle-t-on ?

Ce public revêt un caractère pluriel, avec de récentes évolutions. Depuis le début du XXIe siècle, le phénomène de pauvreté monétaire* a augmenté et concerne actuellement 8,8 millions de personnes, soit 14 % de la population. De nouveaux visages composent la pauvreté du XXIe siècle. Elle est caractérisée par le rajeunissement et l’urbanisation de la pauvreté, marquée notamment par le retour de l’« enfant pauvre ».

Parmi les nouvelles figures de la pauvreté, les familles sont apparues et, en particulier, les « familles monoparentales » (35 % d’entre elles), les « jeunes » (17 % des 15-29 ans) avec notamment 1,9 m de jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET), et enfin, les « étrangers » (38 % d’entre eux). Les « personnes âgées » toujours présentes, sont toutefois moins exposées. Un phénomène nouveau voit le jour avec l’émergence des « travailleurs pauvres** ».

20 %

des enfants en France sont en situation de pauvreté.

(INSEE, 2018)

140 000

sans domicile fixe  aujourd'hui en France.

(INSEE, 2013)

35 %

près de 35 %  des personnes éligibles au RSA n'y recourent pas.

(Rapport du Comité national d'évaluation du RSA, Le non-recours au RSA et ses motifs, 2011)

Accompagnement précoce, retour de la confiance et coconstruction

Les freins périphériques à l’emploi sont récurrents et nombreux : hébergement, mobilité, santé, accompagnement au numérique, mode de garde, etc. Néanmoins, chaque situation est unique et personnelle. Elle nécessite une co-construction propre à chaque destin, et non une relation descendante.

    Pour permettre à ces publics d’accéder à l’emploi et de sortir de la pauvreté, des besoins prévalent :

    • la précocité de la prise en charge, notamment par la prévention du décrochage scolaire ;
    • plus globalement, un enjeu d’accompagnement social.

     

    Facilitation et partenariats 

    L’accompagnement social est indissociable de l’accès à l’information. Développement des outils numériques et accompagnement social doivent évoluer de pair. Leur complémentarité est un axe de travail à poursuivre.

    Un des enjeux est de réussir à construire une organisation collective permettant de rassembler les différentes compétences nécessaires à une prise en charge globale des publics (décloisonner emploi et social et au-delà : sanitaire, mobilité, logement, numérique…), en associant spécifiquement :

    • la société civile, en donnant un espace aux bonnes volontés locales ;
    • les employeurs, sans différer à la fin de parcours leur implication.
    Infographie

    L'engagement du FSE contre la pauvreté en quatre chiffres clés.

    La transformation digitale : un frein majeur qui s'accentue auprès des publics en difficulté

    Demain, le numérique sera le point focal d’accès à tous les droits sociaux. Se met en place un système d’accès aux droits dématérialisés, permettant au plus grand nombre de suivre des parcours plus intégrés, centrés sur la personne, avec un suivi tout au long de leur vie.  

    • Néanmoins, aujourd’hui, un quart de la population en France est en fragilité numérique, les personnes en difficultés socio-économiques étant les plus exposées.
    • L’exclusion numérique concerne tous types de profils, des plus jeunes aux plus âgés.

    Essaimer les bonnes pratiques, un enjeu pour l'avenir du FSE

    Accompagner durablement les publics en difficulté, c’est pouvoir agir simultanément sur plusieurs leviers en s’inspirant des actions ayant fait leurs preuves et amener les professionnels à adopter de nouvelles méthodes d’accompagnement.

    “ Les porteurs de projets et les partenaires sont souvent mal préparés aux impératifs du FSE : actions, méthodes et dépenses à justifer, bilans et comptes rendus... C’est un véritable enjeu collectif et individuel et il est possible de s’approprier les règles de gestion du FSE pour continuer à proposer des réponses et des dispositifs souples, personnalisés et peu ou faiblement institutionnels, afin d’accompagner les publics qui en ont besoin.”
    • Faciliter les soutiens financiers
    • Pour essaimer, les expérimentations qui ont fait leur preuve (à travers leur résultat et leur impact social) ont besoin d’un soutien financier : les intervenants ont alors relevé la nécessité pour le FSE d’adapter son fonctionnement (taux de contrepartie, dégressivité, voire avance remboursable conditionnée aux résultats) pour permettre la généralisation des bonnes pratiques.
    • Faire évoluer les compétences des travailleurs sociaux vers de nouvelles méthodes d’accompagnement. Plus que des compétences de diagnostic, d’orientation ou d’instruction d’une demande, il est nécessaire d’avoir la faculté d’activer les ressources de la personne. Ce constat a récemment imposé, en formation initiale, le renforcement de techniques collectives d’accompagnement et d’intégration des personnes

    Via le plan d’action et de formation du travail social, de nouvelles pratiques inspirantes sont réintégrées dans la formation continue telle que la prise en main du dispositif du référent de parcours. Cible : 700 000 travailleurs sociaux.

    Pour prolonger la lecture, téléchargez « Regards »
    Le retour du Village des initiatives FSE qui a eu lieu les 18 et 19 mars derniers

    Et maintenant, le temps du dialogue s’ouvre pour construire le FSE de demain : la DGEFP, en tant qu’autorité de gestion, lance une concertation nationale sur la programmation 2021-2027 du Programme opérationnel national.

    Je participe
    FSE - Candidater et gérer
    Découvrez le portail des fonds européens