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Publication France Stratégie : Les métiers au temps du coronavirus
L’épidémie de Covid-19 a impacté les conditions de travail et de vie des individus avec, pour conséquence, l’apparition et le renforcement de risques et de fragilités socio-professionnels. Une note de France Stratégie se penche sur ce phénomène.
La note de France Stratégie établit une classification des métiers selon trois critères : difficultés économiques, conditions de vie et conditions de travail. Cinq groupes de métiers ont ainsi été identifiés et permettent d’appréhender la situation :
-Les professionnels en première ligne du coronavirus, dont les activités apparaissent essentielles, sont peu fragilisés économiquement mais font davantage face à une vulnérabilité d’ordre sanitaire à travers leur contact direct avec le public. Ce sont les métiers dans le domaine de la santé, l’éducation, la propreté, l’alimentation et distribution, et dans les professions régaliennes. En parallèle, ces professionnels, en majorité des femmes et souvent mal rémunérées, sont exposées à une intensification du travail.
-Les métiers dits « vulnérables de toujours » : ouvriers de l’industrie et du bâtiment, artisans, marins, pêcheurs et aquaculteurs, les employés administratifs d’entreprise ou encore personnels de ménage.
Ces professions, qui connaissent des fragilités depuis la dernière décennie, ne peuvent s’exercer à distance et sont confrontées à un risque élevé de chômage durant la crise. Leurs travailleurs, majoritairement des hommes, font face à des conditions de vie et de travail difficiles.
- Les « nouveaux vulnérables ».
Ils sont confrontés au ralentissement ou à l’arrêt prolongé de leur activité de par le contact avec le public qui est inhérent à leur métier : professionnels du transport, de l'hôtellerie-restauration, des services aux particuliers, de l’art, de la culture et du sport.
Si les salariés bénéficient du dispositif de « chômage partiel », ils sont fragilisés par leurs statuts (intermittents, indépendants).
-Les métiers d’encadrant
S’ils télétravaillent et n’encourent pas de risques économiques, les cadres sont exposés à un nouveau risque d’hyperconnectivité et font face à l’intensification de leur charge de travail. Ces professions doivent assurer la continuité du travail tout en préparant la reprise d’activité. Leur vulnérabilité pourrait s’accroître dans les prochains mois, compte tenu des difficultés économiques des secteurs où ils travaillent.
-Les métiers préservés mais contraint à l’inactivité partielle.
Il s’agit des professions intermédiaires ou d’employés qualifiés, le plus souvent en inactivité partielle, protégés du licenciement à court terme de par leur statut. Ils travaillent moins à distance que les cadres, ce qui les expose à des risques d’éloignement de la sphère professionnelle et de désocialisation.