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Les chantiers jeunes de Belfort
La Mission locale du Territoire de Belfort organise des chantiers jeunes pour apporter une première expérience de travail aux Terrifortains de 18 à 25 ans engagés dans un parcours d’insertion. Marie Stabile est directrice de la structure depuis février 2016. Diplômée d’une maitrise de droit public, forte d’un parcours diversifié dans diverses structures liées à l’insertion socio-professionnelle, elle est au cœur du dispositif des chantiers jeunes.
Ces chantiers sont nés du constat que les jeunes avaient besoin d’étapes préalables pour lever divers freins avant d’initier des parcours d’insertion plus intensifs. « Le chantier est une étape importante avant l’engagement d’un parcours vers l’emploi durable ou la formation. Pour cela, il faut des activités simples, accessibles aux jeunes et pour les conseillers qui les encadrent » explique la responsable.
Mieux coordonner, remobiliser
Ces dernières années, la multiplication des chantiers portés par de multiples structures a rendu nécessaire une meilleure coordination : « Sur le territoire, différentes structures conduisent des chantiers mais il était difficile de savoir qui fait quoi. Jusqu‘à présent, les chantiers pilotés par la Mission locale et ceux mis en place par les éducateurs de prévention spécialisée se superposaient. Le premier volet de notre action a donc été de clarifier les objectifs et les intervenants de chaque chantier, de mieux cibler les publics et de construire des parcours plus cohérents » souligne Marie Stabile.
En permettant aux jeunes de participer à des chantiers de courte durée (nettoyage, désherbage, entretien du patrimoine…), la Mission locale aide à remobiliser les jeunes Belfortains et encourage leur socialisation au travail. « Nos attentes sont liées au savoir-être, à la préparation ou à la confirmation d’un projet professionnel » rappelle Marie Stabile.
Les jeunes relèvent soit du statut de stagiaire en Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel (PMSPM), soit d’un contrat de travail d’une semaine à 10 jours maximum.
Une véritable impulsion partenariale
En 2018, 61 % des jeunes sortis du dispositif étaient en emploi, en formation en service civique, en stage ou en reprise d’études. « Sur le territoire, ça fonctionne bien parce qu’il y’a une vraie impulsion partenariale, aussi bien du côté de la Mission locale que du côté des associations et des collectivités » commente Marie Stabile.
Les partenaires mettent à disposition du personnel, du matériel et des véhicules. Parmi eux, on retrouve le service Environnement et les éducateurs de prévention du Conseil départemental, la Communauté d’agglomération, le service Médiation de la Ville, Territoire Habitat ou encore des associations comme Oikos ou Les Amis du Fort d’Essert.
Cette dynamique est importante car la gestion des chantiers n’est pas si facile. « Il faut s’investir durablement car les chantiers requièrent une présence importante sur le terrain pour encadrer les jeunes » avertit la directrice.
Cette année, la Mission locale va multiplier les chantiers et réduire leur durée. Cela permettra de répondre plus rapidement à la demande des jeunes et des conseillers en insertion. « Certains chantiers portés par les éducateurs de prévention durent une semaine, d’autres mis en place par la Ville de Belfort (chantiers éco-citoyen) durent dix jours, tandis que ceux portés par la Mission locale peuvent durer jusqu’à quatre semaines, ce qui pose des problèmes de turn-over et de gestion des équipes. Nous allons donc réduire la durée à une semaine » expose Marie Stabile.
Le rôle de coordination de la Mission locale n’en sera que plus nécessaire. « Il faut éviter qu’un jeune multiplie les chantiers et tente d’en vivre. Car la multiplication des chantiers aboutirait petit à petit à une forme de concurrence entre structures. Le chantier doit rester une étape dans un parcours d’insertion socio-professionnel », insiste la directrice de la Mission locale du Territoire de Belfort.